Bonjour à tous.tes,
Je ne sais pas comment on peut déjà en être au numéro 12,le temps file si vite, j’ai lancé cette newsletter en mai 2022 et voilà, 12 numéros plus tard j’ai l’impression d’avoir globalement répété 10 fois la même chose. Je suis pauvre, c’est nul d’être une femme dans cette société et les zhoms, ça craint.
Est-ce que ça nécessitait véritablement tant de newsletters, ma foi, je ne sais pas.
J’écris celle-ci d’ailleurs sans grande conviction, mais sans savoir surtout où je vais et seulement d’un demi-oeil puisque je combats un petit souci oculaire depuis 10 jours. Je ne garantis donc absolument rien sur le fond comme sur la forme. Si tant est que d’habitude la lecture de cette newsletter soit censée apporter quelque chose à quelqu’un.e.
Il y a plusieurs semaines, on m’avait demandé si pour les parents isolés le combat était en gros le même si on était une mère ou un père. J’avais envie de répondre à ça et puis en fait, je me suis dit en même temps comment on peut se poser la question ?
Probablement, car on voit la société évoluer et puis on se dit du coup qu’il en sera de même pour les parents isolés. Raté, rien ne bouge, contrairement à ce qui est martelé régulièrement la garde alternée est tout sauf la norme, les familles monoparentales sont toujours plus nombreuses. Aujourd’hui, on représente d’ailleurs 1 famille sur 4 dans notre société. 86% de ces familles ont à leur tête une femme. Voilà. Le combat si tant est qu’il en soit un pour les pères isolés n’est évidemment pas équitable. Et soyons clairs, si la garde alternée n’est pas la norme, c'est parce que les hommes n’en veulent pas, pas parce qu’on leur refuse. Quand ils en font la demande, comme la communication est bonne et la demande conjointe, elle est accordée. Aujourd’hui ça représente 1 séparation sur 10. Autant dire, que dalle. On est toujours plus nombreuses, mais surtout plus nombreuses à être pauvres. Le bilan n’est donc pas glorieux encore en 2023 et les politiques menées actuellement en France que ça soit au niveau économique ou de la justice ne permettront clairement pas aux choses d’avancer positivement pour les femmes.
Je pourrais rajouter que le déséquilibre est essentiellement dans la façon dont on appréhende les choses, encore et toujours de façon patriarcale. Les pères qui versent une pension alimentaire peuvent la déduire de leurs déclarations d’impôts quand les mères doivent les compter en revenus. LOL. Mais on n'ira pas poursuivre et encore moins prélever tous ceux qui ne la versent pas. Ils sont pourtant 40% à ne pas le faire chaque mois ou régulièrement.
On permet notamment à des pères incestueux ou violents, vis-à-vis de leur ex-femme ou de leur.s enfant.s de pouvoir continuer à avoir non seulement des droits de visites et d’hébergements, mais également une autorité parentale partagée.
Parce que c’est important en France le lien filial. Tu as enfanté donc jusqu’au bout, on fera tout pour le maintenir. Aucun problème aux yeux de la société actuelle pour laisser des ordures violer leurs gosses et devoir décider de leurs avenirs qu’ils auront eux-mêmes détruits.
Clairement le partage de l’autorité parentale ça veut dire demander par exemple l’autorisation au père de ses enfants pour les emmener chez le pedopsy. Souhaiter aller dans l’intérêt de ses enfants en les faisant soigner et/ou vouloir recueillir leur parole, mais ça n’est alors possible qu’avec l’approbation de la personne qui est responsable de tout ça. Et s’il dit non ? Ben, vous mentez en espérant ne pas vous faire attraper où vous ne soignez pas vos gosses. Et c’est valable pour des tas de choses.
Alors, on va me dire oui, mais bon il y a des fois quand même où c’est bien pour qu'il n'y ait pas des abus, toussa. Ouais. Je pense que la balance n’est tout de même pas bonne clairement.
Et je n'ai pas envie de les défendre. On ne voit pas de pères manifester pour voir plus leurs enfants, par contre, on voit tous ces cas où ils ont tant à dire sur les mères de leurs enfants sans finalement réclamer plus. Là encore les comptes ne sont pas bons.
On peut vouloir insulter, mépriser, se venger de cette personne éternellement, mais ce qui est censé être privilégié, c'est l’intérêt des enfants. Où est-il au milieu de tout ça ? Je pense que personne en s’en inquiète.
On ne se pose non plus pas la question de la détérioration des conditions des droits de visites ou carrément de l’absence de ceux-ci une fois le jugement posé.
Personne ne contrôle la façon dont ça se passe.
Sauf si la mère encore une fois, prends les armes, et essaie de combattre le système sans savoir véritablement si elle sera entendue.
Alors, on attend que les années passent, on sert les dents, on espère que les enfants n'en seront pas trop traumatisé.e.s, et puis on fête leur majorité.
Ça vend du rêve, vraiment.
Doit-on pour autant d’une part arrêter de faire des enfants, mais également maintenir des couples hétéros à tout prix pour ne pas risquer de subir tout ça ?
Je n’ai rien à dire à ce sujet puisque j’estime que ce sont des choix personnels. À chacun.e de mesurer les pour et les contres et de savoir ce qu’on peut/doit supporter.
À titre très personnel, j’envisage régulièrement des solutions, mais comme elles sont illégales je ne les détaillerai pas. Et puis comment savoir parfois ce qui serait précisément le mieux.
Y compris pour nos enfants ?
Quand on en a je veux dire, j’imagine que globalement un de nos objectifs, c'est de les savoir heureux.ses, mais on ne peut pour autant par garantir qu’iels n’auront aucune épreuve à supporter et encore moins la façon dont iels les affronteront.
Alors doit-on les élever dans des tours de verre et ne les en sortir qu’à leurs 18 ans ? Moi, je n'ai pas l’impression que ça soit la bonne solution non plus.
Je suis fatiguée je ne développerais pas plus ce sujet que j’ai en plus déjà abordé mille fois a minima sur Instagram.
Je voulais d’ailleurs envoyer cette newsletter par un autre site, mais celui-ci a commencé à me demander carrément trop d’infos personnelles à mon goût pour que j’aille au bout de la démarche, ça attendra donc une prochaine fois. Je n'ai pas bien compris en quoi mon adresse postale personnelle était nécessaire à l’envoi d’une newsletter.
Et je me dis encore une fois qu’on va toujours trop loin dans le partage de nos données. J’essaie d’être vraiment très attentive à tout ça quand mon cerveau marche à peu près normalement et c’est aussi pour ça que moi, je n’expose pas les enfants sur les rs par exemple. Mais des fois ça en devient réellement n’importe quoi.
Je ne suis pas certaine qu’on est encore une vie privée en étant un jour connecté.e à internet, mais parfois, je me dis qu’on peut quand même limiter tout ça.
Je dis ça aussi, car je me questionne de temps en temps sur ce qui peut être utilisé contre nous à partir du moment où on a une exposition “publique” sur un compte comme Instagram. C’est par exemple en train de me poser des problèmes alors que je n’ai jamais fait de diffamation évidemment, mais ça va m’obliger à entamer des démarches en justice dont je me passerais bien.
Et du coup, je me demande s’il y a des limites ? Hormis celles des lois bien sûr. À quel point nos récits, intimes comme public, nos réflexions et nos luttes peuvent un jour potentiellement nous nuire si quelqu’un.e le souhaitait ?
Puis j’ai regardé le complément d’enquête sur Sandrine Rousseau1 et je me dis que finalement, c'est toujours la même chose.
Être une femme et s’exposer en essayant d’affirmer des opinions publiquement, c'est prendre un.des risque.s.
C’est prendre le risque d’abord d’être insulté.e, de voir sa parole être remise en question, d’être poursuivi.e jusque dans sa vie privée, d’être harcelé.e et tant d’autres choses encore.
Alors évidemment on ne place plus des femmes aujourd’hui sur des buchers pour les faire brûler. Mais internet est quand même devenu le lieu privilégié de tous les masculinistes notamment pour pouvoir en masse détruire la vie de certaines femmes.
Forcément, ça déplait. Exposer nos vérités et vouloir pouvoir accéder à du pouvoir pour certaines, c'est encore bien trop compliqué à admettre pour certains, le plus simple alors restera donc de chercher à nous faire taire.
Puisque tu as dit ça, je ne ferais pas ça. Qu’importe que ça soit vrai ou non, qu’importe que ça n’ait pas de rapport avec la question posée, on cherchera perpétuellement à nous mettre des bâtons dans les roues.
Alors voilà, 12ᵉ newsletter, et je vais le redire, être une femme dans cette société ça craint.
On n'aura pas vraiment avancé.e.s.
Je ne vois plus rien, j’arrête là.
Bon dimanche à tous.tes.
Sylvie
→la plateforme Utip sur laquelle vous pouviez me faire des dons a fermé ses portes début avril, ça n’est alors plus possible de m’en faire. Mais comme je ne vais plus produire grand-chose à part cette newsletter pour le moment, je ne chercherais pas d’alternative.
→Comme annoncé il y a quelque temps, mon compte Instagram est en pause pour plusieurs mois. Mais je reste joignable en réponse à cette newsletter ou par mail lagazettedesilvie@protonmail.com
https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/4800814-sandrine-rousseau-en-vert-et-contre-tous.html